La formation de nos prêtres

LE PETIT SEMINAIRE

Dans sa lettre Pastore dabo vobis, saint Jean Paul II écrit: « la vocation sacerdotale a toujours eu une manifestation anticipée dans l’enfance où les premières années de la jeunesse ».

Saint Thomas d’Aquin chercha à expliquer la raison pour laquelle le Christ aimait particulièrement dans sa jeunesse l’apôtre saint Jean. Il écrivit : « Cela nous permet de savoir comment Dieu aime d’une manière particulière ceux qui se consacrent à son service depuis la première jeunesse ».

C’est pourquoi l’Église a institué le petit séminaire où les jeunes qui montrent des signes de vocation peuvent discerner, étudier et se préparer à poursuivre leur formation au grand séminaire.

Le but est que le jeune devienne plus conscient de sa vocation, afin de pouvoir la suivre plus consciemment. C’est un beau travail éducatif : les jeunes reçoivent d’une part la formation de leur propre école et d’autre part une introduction à ce que sera leur future formation sacerdotale. La vie des petits séminaristes comprend de nombreuses activités telles que des voyages culturels et sportifs. Ils sont dirigés par un prêtre de l’Institut qui supervise la formation et qui est accompagné par d’autres religieux qui l’assistent dans cette tâche.

L’Institut propose une maison où ils vivent ensemble, avec un style de vie qui les prépare au grand séminaire, avec étude, prière et loisirs. Les étudiants rendent visite à leurs parents à certaines périodes de l’année.

LE GRAND SEMINAIRE

Le séminaire ou la maison de formation est le lieu ou les futurs missionnaires reçoivent la «formation pour devenir des ministres du Christ»

L’Institut compte actuellement sept maisons de formation dans le monde entier: la maison mère se trouve à San Rafael, en Argentine; il y a deux autres séminaires en Amérique du Sud, au Brésil et au Pérou; un séminaire international en Italie avec des étudiants de toute l’Europe (Italie, Espagne, Hollande, Angleterre, Écosse, Ukraine…), d’Afrique (Cameroun, Egypte), du Moyen Orient et d’Asie (Tadjikistan, Russie); un séminaire à Washington DC (États-Unis) et un séminaire bilingue (anglais-chinois) aux Philippines. En outre, une maison de formation pour ceux qui ont une vocation monastique se trouve au Pueyo, en Espagne.

Au séminaire ou à la maison de formation, les candidats doivent être spécifiquement préparés pour exercer le triple ministère de l’enseignement, de la sanctification et pour conduire le peuple de Dieu, en tant que ministres du Christ participant ainsi à son unique sacerdoce.

Ils doivent se préparer:

  • «pour le ministère de la parole: qu’ils comprennent de mieux en mieux la parole révélée de Dieu, qu’ils la possèdent avec la méditation et l’expriment dans leur langue et leurs coutumes;
  • pour le ministère du culte et de la sanctification: qu’en priant et en célébrant les fonctions liturgiques, ils exercent l’œuvre de salut à travers le sacrifice eucharistique et les sacrements;
  • pour le ministère pastoral: qu’ils sachent représenter le Christ devant des hommes et témoigner qu’Il n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie pour la rédemption de beaucoup (Mc 10,45; cf. Jn 13, 12-17), et en se faisant serviteurs de tous afin de gagner le plus grand nombre (cf. 1 Co 9, 19) ».

 

C’est pourquoi un programme de vie est nécessaire et qui, de manière organique et unitaire, est intensément consacré à tous les aspects de la formation: humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale.

Il s’agit de former des prêtres qui doivent exercer leur ministère dans le monde d’aujourd’hui dans lequel ils doivent vivre. Un monde qui a subi de profonds changements, pour lequel le ministère sacerdotal s’exerce aujourd’hui dans une situation totalement nouvelle. En particulier, la déchristianisation a une influence négative, car s’y réalise une plus grande domination de l’homme sur le monde et une place moindre est accordée aux formes de vie chrétiennes reçues depuis l’antiquité.

Aussi, les prêtres doivent être formés, convaincus de l’existence et de la transcendance de Dieu; convaincus de la force de l’intelligence pour démontrer l’existence de Dieu, fondement de tout l’édifice surnaturel; convaincus que seul Jésus Christ – Dieu et homme – peut, dans l’Église, apporter le salut définitif à l’homme; et que sans Dieu l’homme se détruit.

Ils doivent être formés pour être capables de donner, en vérité et dans l’amour, une réponse adéquate aux hommes d’aujourd’hui qui, imprégnés d’une religion incertaine et ambiguë, n’acceptent pas passivement et facilement le magistère sacerdotal, ni ne croient, ni n’admettent sans préjugé la doctrine que le prêtre essaie de leur enseigner en vertu de sa mission.

Aspects de la formation

La formation des futurs prêtres inclut quatre aspects : humain, spirituel, intellectuel et pastoral, unis dans un tout harmonieux.

Formation humaine

La grâce surnaturelle de Dieu nécessite une nature bien disposée pour la recevoir pour cela le développement des « vertus humaines » est donc nécessaire. Nous voulons former des hommes authentiquement libres et capables d’autocontrôle, des futurs prêtres avec une maturité humaine et culturelle solide afin d’affronter le monde moderne. Le ministère exige qu’à l’exemple de Jésus « le prêtre soit capable de connaître en profondeur l’âme humaine, percevoir les difficultés et les

problèmes, faciliter la rencontre et le dialogue, obtenir la confiance et la collaboration,   exprimer   des   jugements   sereins   et   objectifs »   (Cf. Const. [198]).

Formation spirituelle

Saint Jean Paul II enseigne en référence à cette formation : « La formation devra, par conséquent, imprégner en profondeur la personne elle-même, de sorte que tout son comportement, dans les moments importants et dans les circonstances ordinaires de la vie, conduise à révéler son appartenance totale et joyeuse à Dieu.

Du fait que la finalité de la vie consacrée consiste à être configuré au Seigneur Jésus dans son oblation totale de lui-même, c’est à cela surtout que doit tendre la formation. Il s’agit d’un itinéraire qui permet de s’approprier progressivement les sentiments du Christ envers son Père » (VC, 65). Le triple chemin à parcourir afin de chercher et d’ atteindre l’union avec le Christ est la méditation assidue de la Parole de Dieu, la participation active aux mystères sacrés de l’Église et le service de la charité envers les plus petits.

Formation intellectuelle

L’Évangelisation de la culture exige une formation philosophique et théologique sérieuse, guidée par saint Thomas d’Aquin. Que les futurs prêtres apprennent les traités philosophiques et théologiques afin de contempler l’ « unité de toute la doctrine de la foi et de son harmonie » (CIC, c. 254, § 1.) et ainsi qu’ils « aient conscience d’apprendre une seule science ».

La philosophie de saint Thomas est la réponse la plus claire au problème de l’athéisme, puisque « de cette affirmation de l’être, la philosophie de saint Thomas tire encore la possibilité et, en même temps, l’exigence de dépasser tout ce qui est offert directement par la connaissance en tant qu’ « existant » (le donné de l’expérience) pour rejoindre « l’ipsum Esse subsistens » et, en même temps, l’amour créateur dans lequel se trouve son explication  ultime  (donc  nécessaire)»

Saint Jean Paul II met en garde : « Un grand défi se présente à nous… est celui de savoir accomplir le passage, aussi nécessaire qu’urgent, du phénomène au fondement. Il n’est pas possible de s’arrêter à la seule expérience; même quand celle-ci exprime et rend manifeste l’intériorité de l’homme et sa spiritualité, il faut que la réflexion spéculative atteigne la substance spirituelle et le fondement sur lesquels elle repose. Une pensée philosophique qui refuserait toute ouverture métaphysique serait donc radicalement inadéquate pour remplir une fonction de médiation dans l’intelligence de la Révélation. (…) Si j’insiste tant sur la composante métaphysique, c’est parce que je suis convaincu que c’est la voie nécessaire pour surmonter la situation de crise qui s’étend actuellement dans de larges secteurs de la philosophie et pour corriger ainsi certains comportements déviants répandus dans notre société » (Fides et Ratio, 83). Ces études sont d’une aide efficace pour la recherche et la communication de la foi.

Formation pastorale

Elle unifie la formation des séminaristes, puisqu’on ne peut pas oublier « qu’il n’existe pas de vrai pastorale catholique sans vie spirituelle profonde, sans une formation doctrinale solide, et sans discipline virile » (Const., 228).

Il s’agit de « former des prêtres pour l’Église Catholique selon le Coeur du Christ : qu’ils rassasient leur esprit dans la Parole de Dieu, serviables envers le prochain, solidaires avec celui qui est dans le besoin, promoteur du laïcat, avec une grande capacité au dialogue, sans crise d’identité, désireux de la formation permanente, abandonnés à la Providence, amoureux de la liturgie catholique, prêcheurs infatigables, puissants d’esprit, avec une sagesse devant laquelle les ennemis de la vérité ne résistent pas, de grande fécondité apostolique et vocationnelle, avec un élan missionnaire et œcuménique, ouverts à toute trace de vérité là où elle se trouve, avec un amour de préférence envers les pauvres sans être exclusif et sans exclure, vivant une joie rayonnante et contagieuse, avec une paix imperturbable même au milieu des combats difficiles, en totale communion ecclésiale, évangélisateurs et catéchistes infatigables, amoureux de la Croix. Enfin, des hommes avec un sens commun, avec ce sens commun chrétien qui n’est pas autre chose que la sainte familiarité avec le Verbe fait chair » (Const., 231).

Les étapes de la formation

Les études du futur prêtre durent sept ans : trois ans de philosophie et quatre de théologie.

Joie et bonheur

La formation ne doit pas consister uniquement dans l’étude. Nous voulons former des prêtres joyeux, prêts à vivre leur vocation et à servir l’Église, capables de mener une vie communautaire et de montrer que Dieu est une joie infinie.

Dans nos maisons de formation, il existe donc toujours un groupe de séminaristes qui anime nos fêtes, appelé « groupe Saint Philippe  Neri », un saint qui vécut au XVIème siècle et qui se distingua particulièrement par sa grande joie et son bonheur. La joie surnaturelle qui ne vient pas du monde, mais de la grâce de Dieu dans les âmes.

En outre, le calendrier d’une maison de formation doit inclure le sport chaque semaine et une période de récréation, ou, comme nous l’appelons, « eutrapelia » (terme grec qui signifie « l’art de se reposer »). En plus de cela, nous consacrons le dimanche à la vie communautaire,

aux sports, au repos et certains jours nous célébrons des événements spéciaux.

Nous voulons former des séminaristes heureux parce que, comme le dit notre Directoire de la spiritualité, « la joie vient du fait que Dieu est tout, que la vérité triomphe du mensonge … Dieu vainc tout ». À travers la vie communautaire, nous sommes unis en Christ et cette condition aide chacun dans sa vocation personnelle.

Le Chœur

En raison de l’importance de la liturgie dans l’Institut et du fait que, comme l’a dit saint Augustin, « celui qui chante prie deux fois », tous les séminaires ont une chorale et ils chantent lors d’occasions spéciales au cours de la Sainte Messe.

Tout au long de l’année, certaines maisons de formation organisent toutes les semaines, des cours de musique ou des cours de chant pour donner une culture musicale qui rend les célébrations liturgiques plus dignes et favorise une culture plus profonde des futurs ministres de Dieu.

Le Projet culturel Cornelio Fabro

La formation intellectuelle est basée sur la connaissance de saint Thomas d’Aquin, conformément aux instructions de l’Église (Code de droit canonique, c. 252, § 3). Avec saint Thomas, nous suivons les plus importants penseurs thomistes qui ont contribué d’une manière ou d’une autre à l’enseignement du maitre.

L’un d’entre eux est le père Cornelio Fabro, un prêtre italien qui, au cours du siècle dernier, a clarifié et expliqué différents points de la doctrine thomiste.

Il a particulièrement critiqué les difficultés et les contradictions de certains philosophes modernes utilisant la philosophie et la théologie du « docteur angélique ».

Le 11 avril 2002, l’Institut a fondé le « Projet culturel Cornelio Fabro » à Segni, Rome. Le projet vise à connaître plus profondément la pensée et la personne de Cornelius Fabro et à diffuser sa doctrine dans le monde principalement par le biais de la presse.

Dans la maison de formation de Montefiascone (Italie), des religieux contribuent au projet de réédition des œuvres de Fabro, tandis que les éditions du Verbe Incarné (EDIVI) les distribuent.

Un autre travail est l’organisation de conférences sur le père Fabro et la récupération de documents sur sa personne, tels que des enregistrements de ses cours universitaires et de ses articles.

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