« Le mystère de l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné » (Gaudium et Spes, 22)
Notre spiritualité entend être ancrée dans le mystère sacro-saint de l’Incarnation, le mystère du Verbe fait chair dans le sein de la Très sainte Vierge Marie. De cette façon nous pouvons dire que notre spiritualité dérive de la Personne du Verbe et de sa Mère, pour que, dans l’Esprit Saint, nous puissions être unis au Père. De l’approfondissement du mystère du Verbe Incarné découlent tous les principes de la vie spirituelle de notre Institut, tel que cela apparaît dans le document de spiritualité.
Primauté de Jésus Christ. En nos vies et dans nos actions doit prévaloir « le nom, l’enseignement, la vie, les promesses, le Règne, le mystère de Jésus de Nazareth Fils de Dieu », vécu de manière telle que rien n’ait primauté sur son amour.
Préexistence de la Personne du Verbe. Confessant l’éternité, la distinction et la divinité de la Seconde Personne de la Très Sainte Trinité, nous voulons nourrir notre désir de nous abandonner entièrement à la volonté et au bon plaisir de Dieu, et notre amour à la Trinité et aux hommes créés par Dieu à son image et à sa ressemblance.
Sa Première Venue opérée par l’Esprit Saint dans les entrailles de la Vierge Marie doit nous porter à une totale docilité au même Esprit et à un amour profond envers la Mère du Christ, notre Mère. Enracinés dans le mystère de l’Incarnation, opéré par le Saint Esprit en la Vierge Marie, nous devons toujours chanter les miséricordes de Dieu puisque « par l’Incarnation du Verbe l’immortalité de la félicité devient crédible ».
Nous devons avoir claire conscience que sans Jésus Christ nous ne pouvons rien, et nous devons tendre, de toutes nos forces, à toujours progresser dans la vertu.
Jésus Christ est le chemin pour aller au Père, et nul ne va au Père sinon par Lui.
Lui seul possède le nom par lequel nous pouvons être sauvés (Ac 4, 12). Lui qui fait que l’Eglise est « le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain ».
Lui qui contient tous les dogmes de l’Eglise du fait qu’il est « la Vérité qui récapitule toutes les autres ».
Lui qui nous montre la supériorité et le poids de l’éternité sur toutes les réalités temporelles.
Savoir que Jésus est vrai Dieu doit nous mouvoir à pratiquer les vertus de la transcendence : la foi, l’espérance et la charité; à donner une importance irremplaçable à la vie de prière et à la nécessité des purifications actives et passives des sens et de l’esprit. Se faire homme est « le mystère premier et fondamental de Jésus Christ », et « Dieu ne fut jamais aussi proche de l’homme – ni l’homme aussi proche de Dieu
– que précisément à ce moment-là: à l’instant du mystère de l’Incarnation ».
Savoir que Jésus est vrai homme doit nous conduire à considérer que rien de ce qui est authentiquement humain ne nous est étranger si nous savons l’assumer, à aimer en Lui tout homme et tout l’homme, à pratiquer les vertus mortifiantes de l’anéantissement.
Savoir qu’en Lui s’unissent indissolublement les deux natures doit nous pousser à reconnaître la double réalité de grâce et de nature, sans les confondre, à pratiquer les vertus apparemment opposées, sans tomber en de faux dualismes, ce qui est supérieur assumant ce qui est inférieur. Savoir toujours rechercher la plus grande gloire de Dieu et le salut de tous les hommes, ce qui constitue la finalité de l’Incarnation.
Sa vie terrestre. Dès le premier instant de l’Incarnation, il nous donne un exemple de l’offrande sacerdotale au Père que nous devons imiter ; nous étions déjà présents dans le sein de la Vierge en vertu du principe de koinonia, qui nous enseigne à dépendre totalement de sa Mère ; sa vie cachée nous enseigne à grandir, à travailler, à faire silence, à être soumis, à vivre avec une joie festive ; toutes ses paroles et tous ses actes nourrissent notre spiritualité.
Son départ de ce monde. De manière spéciale, le mystère Pascal de notre Seigneur est source inépuisable de spiritualité. Sa Passion, sa Mort, sa descente aux enfers, sa Résurrection doivent toujours illuminer nos vies. Nous devons être des spécialistes en la sagesse de la croix, en l’amour de la croix et en la joie de la croix.
Sa vie glorieuse. Le fait merveilleux que le Christ est ressuscité doit nous mener à vivre en ressuscités, à vivre selon la Loi Nouvelle – l’Esprit Saint – la liberté des enfants de Dieu, propre de l’homme nouveau, avec une immense joie, spécialement le dimanche, en sachant faire la fête, avec un grand engagement pour la mission.
Sa vie mystique. Elle est la merveille de l’Eglise, Corps du Christ, nourrie de la Parole de Dieu, Une, Sainte, Catholique – missionnaire et œcuménique –, Apostolique, enrichie par et appuyée sur les trois blancheurs : l’eucharistie qui prolonge, par action du sacerdoce catholique, l’œuvre de l’incarnation ; la Sainte Vierge Marie et le Pape, présence incarnée de la Vérité, Volonté et Sainteté du Christ.
Sa seconde venue. La certitude que le Seigneur vient et que nous marchons vers Lui. Un jour Il reviendra, en gloire et en majesté, Il ressuscitera les morts, présidera au jugement dernier et à l’inauguration de l’univers nouveau.
Pour conclure, nous voudrions que notre spiritualité puisse être synthétisée de la manière suivante :
– Non Jésus ou Marie ; non Marie ou Jésus. Ni Jésus sans Marie ; ni Marie sans Jésus. Pas seulement Jésus, mais aussi Marie ; pas seulement Marie, mais aussi Jésus.
– Toujours Jésus et Marie ; toujours Marie et Jésus. A Marie par Jésus : Voici ta Mère (Jn 19,27).
– A Jésus par Marie : Faites tout ce qu’il vous dira (Jn 2,5). D’abord, Jésus, le Dieu-homme ; mais ensuite, Marie, la Mère de Dieu. Lui, Tête, Elle, Cou, nous, Corps.
– Tout par Jésus et par Marie ; avec Jésus et avec Marie ; en Jésus et en Marie ; pour Jésus et pour Marie.
– Enfin, simplement : Jésus et Marie ; Marie et Jésus. Et par le Christ, au Père, dans l’Esprit Saint.